En tant que directrice générale de l’Association ontarienne des sociétés de l’aide à l’enfance (AOSAE), je tiens à féliciter l’honorable juge Murray Sinclair et la Commission de vérité et réconciliation du Canada (la Commission) pour la publication de leur rapport le 2 juin dernier. Le rapport est une réalisation historique qui apportera des changements positifs pour notre pays.
À titre d’organisme composé de membres qui représente les 44 sociétés d’aide à l’enfance (SAE) qui offrent des services de bien-être de l’enfance partout en Ontario, nous sommes particulièrement reconnaissants de l’impact que les six années de travail exhaustif et humain de la Commission auront sur le système du bien-être de l’enfance.
Nous sommes très conscients que le système du bien-être de l’enfance n’a pas réussi à s’occuper des Autochtones ainsi que des membres des communautés des Premières nations, Métis et Inuits de notre pays durant plus d’un siècle. Plus de 18 % des enfants pris en charge sont d’origine autochtone. La Commission nous a appris la mesure dans laquelle cette surreprésentation des enfants pris en charge est l’héritage direct du traumatisme intergénérationnel causé par les pensionnats.
Le rapport de la Commission est un appel à l’action lancé à tous les Canadiens, mais particulièrement au système du bien-être de l’enfance. Au cours de la dernière décennie, le système a amélioré la façon dont il appuie les enfants et les familles autochtones. Et nous sommes fiers que neuf SAE de l’Ontario soient maintenant désignées comme des agences autochtones et qu’elles aient pour mandat de servir leurs communautés de façons qui préservent leur culture.
Mais il reste encore un travail important à accomplir. Il y a un besoin urgent d’accroître le financement des agences du bien-être de l’enfance qui servent les enfants et les familles autochtones, des Premières nations, Métis et Inuits. Bien que les lois permettent au gouvernement de désigner des organismes de bien-être de l’enfance autochtones, les ressources ne sont pas fournies pour poursuivre ce travail. À moins que des investissements semblables soient faits dans le logement pour les Autochtones, la capacité du système du bien-être de l’enfance d’apporter des changements durables dans la vie des familles autochtones sera entravée.
Au cours des prochains mois, l’AOSAE examinera minutieusement les recommandations de la Commission pour orienter son travail, alors que nous continuons à rechercher la bonne voie pour obtenir les meilleurs résultats pour les enfants, les jeunes et les familles autochtones qui s’adressent à nous pour obtenir de l’aide.
Mary Ballantyne
Directrice générale