Le 2016 Toronto Vital Signs Report, publié la semaine dernière par la Toronto Foundation, brosse un sombre tableau de la pauvreté des enfants et des familles dans la région du Grand Toronto (RGT). Bien que Toronto obtienne de bonnes notes relativement à plusieurs mesures de la qualité de vie, elle demeure la « capitale de la pauvreté infantile au Canada ». Un enfant sur quatre à Toronto est élevé dans la pauvreté, un nombre qui est resté constant au cours des deux dernières décennies.
D’après les données nationales incluses dans le Toronto Report Vital Signs Report, il est aussi évident que la pauvreté infantile ne se limite pas à Toronto. Selon la cartographie des données de la pauvreté infantile au Canada par circonscription fédérale, sept circonscriptions de l’Ontario sont parmi les 15 ayant les plus hauts niveaux de pauvreté infantile au Canada. Trente circonscriptions de la RGT ont des taux de pauvreté infantile supérieurs à la moyenne nationale de 19 %.
Malgré ces statistiques incontestables, la pauvreté des enfants et des familles demeure « une épidémie cachée », selon l’Alliance for a Poverty-Free Toronto— une coalition d’organismes qui inclue la Children’s Aid Society of Toronto. Sharon Avery, présidente et chef de la direction de la Toronto Foundation, explique que cela découle probablement du fait que « la ‘’pauvreté des travailleurs’’ ne ressemble pas à un stéréotype », et que conséquemment, elle peut être facilement non perçue par le grand public.
« Parfois, les gens tiennent pour acquis que les pires problèmes sont ceux qui sont directement devant eux. Cela n’est pas le cas ici. Les enfants ont un foyer, et ne sont pas souvent dans la rue », a déclaré Mme Avery.
Le rapport présente aussi des données complètes qui montrent que la pauvreté varie considérablement en fonction du lieu géographique où vit l’enfant, ainsi que de la race et de l’ethnie. Selon l’Enquête nationale auprès des ménages, 2011, la répartition des taux de pauvreté infantile par identité révèle que les enfants non racialisés et non immigrants avaient les taux de pauvreté les plus bas, à 13 %, alors que les enfants autochtones constituaient la plus grande partie de la pauvreté infantile au Canada. Alors que 17 % des enfants non‑autochtones vivaient dans la pauvreté, 38 % des enfants autochtones étaient dans cette situation.
Les données sont l’une des clés permettant de trouver des solutions au problème complexe de la pauvreté des enfants et des familles. La cueillette et l’analyse de ces données fournissent les bases de solutions qui sont fondées sur les preuves, sont équitables et ont un impact. Cependant, il est crucial de s’assurer que les données sont présentées dans le contexte approprié et suffisamment analysées.
Le type d’approche à un problème complexe comme la pauvreté des enfants et des familles est aussi important, selon Mme Avery.
« Comme la pauvreté est un problème multidimensionnel, il s’ensuit qu’une approche intersectorielle est la meilleure façon de créer des solutions systémiques et à long terme, a précisé Mme Avery. La pauvreté est un problème trop vaste pour être réglé seul. »
Vital Signs est un programme national dirigé par diverses fondations communautaires et coordonné par Community Foundations of Canada. Des collectivités de l’Ontario ont publié des rapports semblables en 2016, notamment Grey Bruce, Kingston, London et Sudbury.