6 raisons pour lesquelles la pratique antioppressive (AO) est cruciale pour le bien-être de l’enfance en Ontario

1.

Problème : La Loi sur les services à l’enfance, à la jeunesse et à la famille accorde passablement de pouvoir aux sociétés d’aide à l’enfance.

Solution : Travailler selon une perspective antioppressive (AO) incite les professionnels du bien‑être de l’enfance à être conscients de ce pouvoir et à réfléchir sur la façon dont ce pouvoir peut être partagé avec les enfants, les jeunes et les familles à tous les points de prestation de services. Cette analyse du pouvoir est ce qui distingue l’antioppression des autres approches.

2.

Problème : Les données du bien-être de l’enfance révèlent qu’il y a une surreprésentation importante des enfants, des jeunes et des familles autochtones et afro-canadiens dans le système. Les données du bien-être de l’enfance montrent également qu’il y a une disparité importante dans la façon dont les enfants et les jeunes autochtones et afro-canadiens sont servis dans le système, ainsi que dans leurs résultats.

Solution : La pratique AO reconnaît que le système traite des groupes particuliers de personnes de façon inégale selon leur race, leur sexe, leur orientation et identité sexuelles, leur classe sociale, l’emploi occupé et leur utilisation des services sociaux. Travailler selon une perspective AO aide à cerner les suppositions, les politiques et les pratiques institutionnelles qui mènent certains groupes de personnes à avoir affaire au bien-être de l’enfance plutôt que d’autres. La pratique AO aide aussi à comprendre pourquoi et comment les politiques et pratiques du bien‑être de l’enfance peuvent avoir des impacts négatifs sur certains groupes de personnes et ne pas en avoir sur d’autres.

3.

Problème : Les données du bien-être de l’enfance nous révèlent que la majorité des enfants et des jeunes qui reçoivent des services du bien-être de l’enfance vivent dans des familles étant aux prises avec des défis chroniques comme la pauvreté, la santé mentale, le logement et la toxicomanie. Le système du bien-être de l’enfance a le potentiel de renforcer et d’accroître ces inégalités.

Solution : La pratique AO reconnaît l’existence d’un point de vue dominant qui blâme les parents plutôt que les systèmes de ne pas fournir les ressources et les soutiens à leurs enfants. Travailler selon un cadre de travail AO incite les professionnels du bien-être de l’enfance à travailler avec des familles marginalisées en tant que défenseurs et qu’alliés, ainsi qu’à voir les systèmes économiques et sociaux comme faisant partie du problème, et par conséquent, de la solution aux crises familiales.

4.

Problème : Le système du bien-être de l’enfance collabore avec plusieurs autres systèmes lorsqu’il travaille avec les familles, et l’expérience démontre que ces systèmes peuvent aussi être oppressifs en raison du racisme systémique, du colonialisme, des services culturellement inappropriés, du travail en isolement, des conflits entre les agences et du manque de dialogue.

Solution : Travailler selon une perspective AO favorise la pensée critique sur le pouvoir inhérent de divers systèmes et structures. Cette pensée critique au sujet du lien entre le pouvoir et les identités et dialogues collaboratifs est cruciale pour prévenir un effet domino qui mène à la prise en charge des enfants et des jeunes autochtones et afro-canadiens et de ceux qui font partie d’autres communautés marginalisées.

5.

Problème : Travailler de façon individuelle avec les familles aux prises avec des défis donne aux professionnels du bien-être de l’enfance une perspective approfondie sur les types de défis et d’obstacles auxquels les familles font face lorsqu’elles ont affaire aux systèmes sociaux.

Solution : Travailler selon une perspective AO exige que les intervenants de première ligne fassent le lien entre leur action AO individuelle et les obstacles institutionnels et organisationnels qui ont rendu cette action nécessaire. La pratique AO reconnaît que les actions individuelles doivent se traduire par des actions organisationnelles et systémiques.

6.

Problème : Le système du bien-être de l’enfance exige que les intervenants de première ligne passent beaucoup de temps à remplir des documents, incluant les dossiers des clients, les documents de cour et les formulaires de conformité.

Solution : Travailler selon une perspective AO met l’accent sur l’écoute des voix des enfants, des jeunes et des familles, ainsi que sur l’établissement de relations significatives permettant la reconnaissance des divisions identitaires et sociales. Cette approche améliore la qualité des documents recueillis, mais surtout, elle peut contribuer à mener à des changements durables et positifs pour les familles aux prises avec des difficultés.