La séparation actuelle des enfants de leurs parents migrants qu’impose l’administration Trump a mis les enjeux des enfants et de l’immigration sur la sellette. Mais peu de gens comprennent la mesure dans laquelle les enfants ayant des problèmes de statut d’immigration non résolus constituent un enjeu croissant pour le Canada. Afin de répondre à ce besoin croissant, la SAE de Peel et l’Association ontarienne des sociétés de l’aide à l’enfance (AOSAE) ont officiellement ouvert un nouveau Child Welfare Immigration Centre of Excellence (CWICE) le 13 juin 2018. Ce centre d’excellence ne sera pas uniquement accessible à la SAE de Peel; il appuiera aussi les agences du bien-être de l’enfance de tout l’Ontario alors qu’elles font face à des situations de plus en plus complexes impliquant des enfants et des jeunes qui n’ont pas de statut d’immigration. Les services cruciaux qui seront offerts incluent le soutien aux enfants et aux jeunes de sorte qu’ils puissent faire une demande de documents d’immigration et de citoyenneté, le soutien aux familles afin de leur permettre d’accéder aux services à l’intention des enfants sans statut, ainsi que la cueillette de données provinciales.
« Le bien-fondé d’une résolution précoce et rapide des problèmes de statut d’immigration des enfants et des jeunes dans le secteur du bien-être de l’enfance est évident », déclare Rav Bains, chef de la direction de la SAE de Peel. « La résolution rapide des problèmes de statut d’immigration a le potentiel de faire une grande différence dans la vie des enfants et des jeunes pour nous assurer qu’ils ont accès aux services comme l’éducation et l’emploi. »
Les sociétés d’aide à l’enfance font face à ce problème plus fréquemment, en raison de leur travail avec les enfants et les jeunes qui viennent au Canada en tant que réfugiés, que mineurs non accompagnés fuyant la guerre, la pauvreté extrême et la violence fondée sur le sexe, ou encore qui ont été pris en charge en raison de mauvais traitements de la part de personnes responsables sans statut d’immigration alors qu’ils vivent en Ontario. Les agences du bien-être de l’enfance travaillent aussi avec Affaires mondiales Canada afin de ramener les enfants canadiens qui subissent des mauvais traitements alors qu’ils vivent à l’étranger.
Le CWICE est positionné pour régler un grand nombre de ces situations où le fardeau pour résoudre le statut d’immigration est sur les épaules des enfants et des jeunes qui n’ont pas d’adultes pour les appuyer. Le cas récemment publicisé d’Abdoul Abdi, qui est venu en Nouvelle-Écosse en tant que réfugié de la Somalie, est un exemple du type de défis auxquels un jeune fait face lorsqu’il quitte la prise en charge sans recevoir les soutiens d’immigration appropriés. Bien qu’il ait été pris en charge depuis l’âge de sept ans, Abdoul fait maintenant face à la déportation en Somalie, après une sentence de prison pour agression grave, parce que le ministère des Services communautaires de la Nouvelle-Écosse a omis de faire une demande d’immigration en son nom.
L’absence de statut d’immigration affecte les enfants et les jeunes de diverses façons, particulièrement en les empêchant d’accéder à des soins de santé et à l’éducation post-secondaire. La permanence est également impossible pour les enfants et les jeunes dans cette situation, ce qui peut entraîner de graves répercussions lorsqu’ils vieillissent.
« Si nous ne résolvons par le statut d’immigration, nous ne préparons pas les enfants et les jeunes à la réussite », déclare Mary Ballantyne, chef de la direction, AOSAE. « Le centre d’excellence mettra à profit les années d’expertise de Peel en matière d’immigration et de bien-être de l’enfance et aidera d’autres organismes et agences de la province à mieux intervenir à l’égard des enfants et des familles ayant des problèmes d’immigration et d’établissement. »
Pour sensibiliser la population au sujet du nouveau Child Welfare Immigration Centre of Excellence et des défis auxquels font face les enfants et les jeunes sans statut d’immigration, l’AOSAE et la SAE de Peel ont visité les députés provinciaux et les sénateurs à la Colline du Parlement à Ottawa en mai. « Nous espérons établir des relations et accroître la sensibilisation, parce que bien que le bien-être de l’enfance soit de compétence provinciale, l’immigration est une affaire fédérale », déclare Rav Bains. « Notre centre d’excellence est le premier du genre au Canada, et nous recherchons le soutien de nos partenaires fédéraux. »