Réflexions personnelles de Nicole Bonnie, chef de la direction de l’AOSAE, sur les événements récents et le racisme systémique

J’ai mené une profonde réflexion personnelle durant quelques jours et j’écris aujourd’hui le cœur gros. Les événements récents et en cours aux États-Unis, ainsi que ceux qui se déroulent ici à Toronto, impliquant la police et des Noirs, m’attristent profondément. En tant que leader et femme noire, ainsi que membre de la communauté noire, et membre d’une famille noire, je suis solidaire de ma communauté, des professionnels noirs du bien-être de l’enfance ainsi que de tous nos alliés, alors que nous traversons ces temps difficiles. Il est plus évident que jamais que nous devons démanteler l’oppression et le racisme – particulièrement le racisme envers les Noirs et envers les Autochtones – si nous espérons améliorer les résultats des familles dans le système du bien-être de l’enfance.

L’action de protestation qui se déroule actuellement en Amérique du Nord est l’aboutissement de plusieurs générations de violence systémique et de traumatismes pour la communauté noire. En absorbant les nouvelles et en pensant à ces événements, j’ai réfléchi au système dont nous avons hérité et à l’impact que nous avons en tant que système du bien-être de l’enfance. Depuis plusieurs années, nous recevons des commentaires honnêtes de la part des enfants, des jeunes et des familles que nous servons, ainsi que du personnel noir de nos agences, sur ce qui doit changer. Je reconnais les étapes que nous avons franchies grâce au travail d’Une vision une voix, mais il nous reste encore beaucoup à accomplir, et cela nécessitera le travail intentionnel d’alliés engagés. En reconnaissant l’impact individuel et collectif des traumatismes, nous devons aussi être attentifs et sensibles aux besoins des enfants, des jeunes, des familles, du personnel et de la communauté noirs durant cette période, ainsi que nous assurer qu’ils sont appuyés de façon holistique. Informez-vous auprès d’eux. Ayez des conversations avec eux pour vous assurer qu’ils ont eux aussi une voix et de l’aide durant cette période.

Le système actuel du bien-être de l’enfance n’a pas été conçu pour les personnes les plus marginalisées que nous servons, et nous devons donc nous engager à nouveau à le restaurer. Nous devons réexaminer nos politiques, nos pratiques, nos cultures de travail ainsi que les structures mêmes au sein desquelles nous travaillons afin d’assurer de meilleurs résultats pour les familles, les enfants et les jeunes noirs et des Premières nations, Inuits et Métis. Nous devons aussi nous retourner vers l’intérieur, en tant que personnes, ainsi que renforcer notre capacité et nos compétences pour nous défaire de nos propres opinions racistes et oppressives. Nous devons tenir des conversations difficiles avec nos collègues et les familles que nous servons. Nous devons engager efficacement les membres de la communauté dans les moyens de lutter contre le racisme envers les Noirs et envers les Autochtones dans tous les aspects de notre vie. Et alors que nous entreprenons le mois de la Fierté, nous devons aussi nous souvenir de l’impact intersectionnel de l’oppression ainsi que de la violence et de la peur additionnelles qu’elle engendre, qui conduisent à une marginalisation et un isolement accrus.

Les sociétés d’aide à l’enfance de tout l’Ontario sont déjà à l’œuvre pour résoudre un grand nombre de ces problèmes. Et je tiens à les remercier personnellement pour leur leadership. Ce travail n’est pas facile, et il n’est jamais parfait, mais il doit être fait. À l’AOSAE, nous prenons le temps de réfléchir, de planifier et d’agir en ce qui a trait aux moyens de continuer à faire progresser le travail.

Les organismes et les leaders ont eux aussi besoin de leurs partenaires, et je suis rassurée de savoir que nous travaillons en étroite collaboration avec nos membres, l’ANCFSAO, diverses parties prenantes noires ainsi que le conseil d’administration de l’AOSAE.

Je vous remercie et vous demande de prendre soin de vous, de vos collègues et de vos proches.

Cordialement,

Nicole Bonnie
Chef de la direction
AOSAE