La Phase III d’Une vision une voix est en cours : la chef du programme Keishia Facey nous raconte ce qui viendra pour les familles afro-canadiennes

Keishia Facey

La Phase III du programme Une vision une voix (UVUV) a officiellement débuté en mars 2020. UVUV est un programme dirigé par la communauté afro-canadienne, financé par le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires par l’entremise de l’association ontarienne des sociétés de l’aide à l’enfance (AOSAE), qui vise à éliminer la surreprésentation et les disparités auxquelles font face les Afro-Canadiens lorsqu’ils ont affaire au système du bien-être de l’enfance.

Keishia Facey s’est récemment jointe à l’AOSAE pour diriger cette phase du programme, et nous lui avons demandé de nous parler un peu d’elle-même et des objectifs de cette phase du travail d’UVUV.

Vous vous êtes récemment jointe à Une vision une voix en tant que nouvelle chef du programme. Quel est l’aspect de votre expérience que vous mettrez le plus à profit?

Mon expérience personnelle m’a appris que je ne suis pas seule dans la lutte contre le racisme envers les Noirs. Ce travail est très difficile et j’ai donc l’intention de tirer profit de la force de mes ancêtres et de tous les gens qui travaillent sans relâche, jour après jour, pour démanteler la suprématie blanche et le racisme envers les Noirs dans notre pays et dans le monde entier.

Comment vos expériences professionnelles précédentes vous ont-elles conduite au programme UVUV?

J’ai beaucoup travaillé sur les disparités et les disproportions qui existent pour les familles, les enfants et les jeunes noirs, principalement dans la région de Durham. J’ai travaillé sur ces questions à la fois en première ligne et sur le plan des politiques dans de nombreux secteurs, notamment l’éducation, la santé mentale et le bien-être de l’enfance. Je crois qu’il est important d’avoir cet éventail d’expériences, parce qu’il me donne une idée claire des problèmes systémiques à tous les niveaux.

Je savais que je pouvais contribuer à ce travail significatif et je voulais faire passer ma passion pour des résultats équitables pour les familles, les enfants et les jeunes noirs à l’échelle provinciale. Je m’engage à me concentrer sur les besoins des familles noires dans une optique de lutte contre le racisme envers les Noirs et à apporter des changements positifs pour ces familles.

Quelles sont les principales priorités de la Phase III? Comment s’appuient-elles sur les phases de travail précédentes?

Au cours des phases de travail précédentes, nous avons établi que le racisme envers les Noirs est un problème dans le système du bien-être de l’enfance de l’Ontario, et le travail fondamental a été effectué en établissant les 11 pratiques d’équité raciale. Notre travail consiste maintenant à pousser les agences du bien-être de l’enfance à mettre en œuvre ces pratiques et à changer réellement la façon dont elles travaillent avec les familles afro-canadiennes.

Dans la Phase III, nous allons nous concentrer sur la réalisation de ces prochaines étapes avec la publication d’une nouvelle trousse de mise en œuvre. Nous donnerons aussi la priorité à l’engagement continu à l’égard des groupes communautaires afro-canadiens, aux événements destinés aux jeunes noirs et au personnel du bien-être de l’enfance, ainsi qu’au soutien aux leaders du secteur pour lutter contre le racisme envers les Noirs à tous les niveaux de leurs organismes. Nous avons déjà tenu deux rencontres virtuelles du secteur, auxquelles tout le personnel noir du bien-être de l’enfance de l’Ontario était invité, et qui ont connu un grand succès. Les séances étaient dirigées par la chef de la direction de l’AOSAE Nicole Bonnie, et nous avons accueilli plus de 400 participants à chaque séance. Nous avons tenu des discussions significatives et productives sur les réalités et les défis actuels auxquels est confronté le personnel noir du bien-être de l’enfance.

La Phase III consiste en fait à poursuivre le travail extrêmement passionné des équipes qui étaient responsables des phases I et II. Je reconnais qu’il s’agit d’un travail fondé sur l’amour et un souhait sincère de voir les familles, les enfants et les jeunes afro-canadiens avoir accès à des résultats équitables. Savoir que je fais partie de ce travail extraordinaire est vraiment un honneur.

Qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus pour cette phase d’UVUV?

Je suis très enthousiaste à l’idée d’avoir la possibilité de renouer avec la communauté afro-canadienne. Elle a joué un rôle si important dans le travail jusqu’à présent, en déterminant réellement les priorités et l’orientation du programme. J’ai donc hâte d’entendre ses commentaires et ses suggestions concernant la phase de mise en œuvre.

Je suis également ravie de faire partie de l’équipe qui procédera à la prochaine série de rassemblements Power Up! pour les jeunes afro-canadiens. Nous connaissons le rôle crucial que joue l’identité culturelle et raciale dans l’établissement d’une base solide pour les jeunes afro-canadiens, et nous en profitons pour les célébrer, les élever et les habiliter.

À quoi ressemblera la réussite à la fin de la Phase III ?

À la fin de la Phase III, nous voulons voir un élargissement de la prestation de services culturellement adaptés aux familles, aux enfants et aux jeunes noirs dans toute la province. Nous voulons que nos agences membres continuent d’adopter les 11 pratiques d’équité raciale, et qu’elles soient réellement propriétaires et responsables de leur mise en œuvre dans l’ensemble de leur agence. Cela inclut de nous assurer que nous disposons d’un moyen mesurable pour repérer le démantèlement du racisme envers les Noirs, ainsi que des disparités et des disproportions pour les familles, les enfants et les jeunes noirs dans le bien-être de l’enfance.

À la fin de la Phase III, nous devons être en mesure de mieux nous engager dans des conversations ouvertes et honnêtes sur la suprématie blanche et le racisme envers les Noirs, ainsi que sur les effets néfastes qu’ils ont sur les résultats pour les familles, les enfants et les jeunes noirs dans le système du bien-être de l’enfance. Et à partir de ces conversations, nous devons voir des changements positifs dans la pratique qui se traduisent par une diminution de la surreprésentation et de la disparité des résultats pour les enfants et les jeunes noirs ayant affaire au bien-être de l’enfance.

Pour communiquer directement avec Keishia, envoyez un courriel à onevisiononevoice@oacas.org. Pour avoir des mises à jour sur le programme Une vision une voix, visitez le www.oacas.org/unevisionunevoix.

Contexte

Le programme UVUV a été instauré en 2015, et les deux premières phases incluaient 15 consultations communautaires, le lancement du Cadre de pratique et les 11 pratiques d’équité raciale, ainsi que les événements phares pour les jeunes afro-canadiens pris en charge et le personnel noir des sociétés d’aide à l’enfance.