De Nicole Bonnie, Chef de la direction, AOSAE
Depuis près de 30 ans, les Sociétés de l’aide à l’enfance de l’Ontario profitent du mois d’octobre pour rappeler au public leur rôle de garder les enfants et les jeunes en sécurité et à l’abri des mauvais traitements dans leur communauté.
La « Campagne du ruban mauve » a débuté en 1992 en tant qu’initiative communautaire locale dans la région du Grand Toronto, en mettant l’accent sur l’éducation à l’égard des mauvais traitements des enfants. La campagne a évolué à partir de là, vers une campagne d’un mois à l’échelle de la province appelée « Mois de la prévention du mauvais traitement des enfants ». Chaque année en octobre, les Sociétés de l’aide à l’enfance, l’AOSAE et nos partenaires gouvernementaux et communautaires travaillent ensemble pour sensibiliser le public à l’égard des signes de mauvais traitements et de la négligence, et de leur devoir de signaler les inquiétudes de mauvais traitements au système de bien-être de l’enfance de l’Ontario. La campagne a pris de l’ampleur au fil des ans et, en 2017, le mois d’octobre a été proclamé le « Mois de la prévention du mauvais traitement des enfants à l’Assemblée législative de l’Ontario.
Mais ce que nous comprenons maintenant, c’est que le succès de cette campagne a aussi un prix à payer.
Des familles vulnérables et marginalisées, en particulier celles des communautés autochtones et noires et afro-canadiennes, nous ont fait part que l’accent mis sur la campagne sur le fait de signaler, a entraîné une augmentation injustifiée de la surveillance de leurs familles et de leurs communautés. À bien des égards, cette campagne a été plus nuisible qu’utile.
Donc, cette année, je suis fière que notre nouvelle orientation de la campagne reflète notre engagement envers l’équité et la lutte contre la surreprésentation des enfants et des jeunes afro-canadiens et autochtones au sein du bien-être de l’enfance. Nous n’utilisons plus le « Mois de la prévention du mauvais traitement des enfants » et encourageons activement nos partenaires, y compris nos membres, nos partenaires gouvernementaux et les associations provinciales, à ne pas le faire également.
Au lieu de cela, la campagne de la Journée Passez au mauve vise à soutenir les Ontariens qui sont confrontés à des défis et aussi à garantir que les enfants, les jeunes et les familles aient accès aux soutiens, aux informations et aux ressources dont ils ont besoin. Nous utilisons la Journée Passez au mauve pour établir des partenariats plus solides avec nos membres et les fournisseurs intersectoriels afin de nous concentrer sur le renforcement des familles, et ce, grâce à une prévention communautaire améliorée et à une intervention précoce. C’est aussi l’occasion de rappeler à toute personne qui fait un signalement au bien-être de l’enfance, de prendre conscience de ses propres préjugés (conscients et inconscients), car nous savons tous que le racisme, les préjugés et la discrimination fondés sur la race, l’origine ethnique, la religion, les capacités, la pauvreté et l’orientation sexuelle peuvent conduire à des déclarations et de la surveillance excessives envers les familles dans certaines communautés.
La journée Passez au mauve rappelle également aux jeunes qu’ils ont droit à la sécurité et au bien-être, et cela va au-delà de ce à quoi nous pensons souvent lorsque nous utilisons ces mots. Il est essentiel de comprendre que ces droits s’étendent au-delà de leur corps physique. Ils ont le droit d’être en sécurité émotionnellement, spirituellement et culturellement. Ils ont le droit de voir leurs identités intersectionnelles, qui incluent la culture, la race, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, protégées et soutenues dans toutes les sphères.
Alors cette année, joignez-vous à moi le 27 octobre et habillez-vous en mauve pour montrer que vous faites partie de la communauté qui s’occupe des enfants, des jeunes et des familles. La pandémie de la COVID-19 nous a montré ce qui est vraiment important dans la vie. Et ce sont nos proches, dont notre famille, nos amis, nos voisins et les membres de la communauté. Assurons-nous qu’ils sachent tous que, quel que soit le défi auquel ils sont confrontés, des services et des ressources sont disponibles pour répondre à leurs besoins culturels et identitaires. Ils ont droit au type de soutien le plus approprié pour eux, et nous sommes là pour les aider à le trouver. Personne n’est seul!
Pour en apprendre davantage sur la campagne de la Journée Passez au mauve, visitez le oacas.org/fr/journeepassezaumauve ou pour trouver des ressources et soutiens dans votre communauté, cliquez ici.