C’est avec consternation que l’Association ontarienne des Sociétés de l’aide à l’enfance (AOSAE) a appris, par le biais de la récente couverture médiatique de Global News, que les agences de bien-être de l’enfance et de la famille autochtone, ainsi que les enfants et les jeunes qu’elles soutiennent, sont la cible de prestataires de foyers de groupe à but lucratif agréés et que les enfants et les jeunes autochtones ne reçoivent pas de soins de qualité, respectueux des traumatismes et adaptés à leur culture dans ces établissements agréés.
Les sociétés d’aide à l’enfance et les agences de bien-être de l’enfance et de la famille Autochtones (agences de bien-être de l’enfance) font partie du réseau de soins qui assure la santé, la sécurité et le bien-être des enfants, des jeunes et des familles dans l’ensemble de l’Ontario. Les agences de bien-être de l’enfance donnent la priorité au maintien des enfants et des jeunes au sein de leur famille et de leur communauté en travaillant en étroite collaboration avec les parents et les autres prestataires de soins. En cas d’impossibilité, les services de bien-être de l’enfance collaborent avec les partenaires communautaires locaux et les prestataires de services en vue de trouver des solutions de placement adéquates.
Les agences de bien-être de l’enfance ne placent les enfants dans des structures d’accueil extrafamilial agréées, telles que les foyers de groupe, qu’en cas d’absolue nécessité et uniquement pour la durée indispensable. En vertu de la Loi de 2017 sur les services à l’enfance, à la jeunesse et à la famille (LSEFJ), le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires (le Ministère) est responsable de l’octroi des licences. Les agences de bien-être de l’enfance se réfèrent à ces licences pour prendre des décisions de placement. Par ailleurs, les agences comptent sur le Ministère pour mettre en place des mesures de contrôle et de conformité rigoureuses relatives aux activités des détenteurs de licences.
De concert avec nos membres, L’AOSAE reconnaît que le gouvernement de l’Ontario prend des mesures pour améliorer la qualité des soins extrafamiliaux, de manière à permettre aux enfants et aux jeunes de bénéficier d’un soutien de haute qualité, tenant compte des traumatismes et adapté à leur culture. Toutefois, il est urgent d’améliorer l’accès à l’intervention précoce et aux aides et services axés sur la prévention afin que les enfants et les jeunes puissent s’épanouir et rester en contact avec leur famille.
Les agences doivent être en mesure de mettre facilement les enfants, les jeunes et les familles en contact avec les organisations et les prestataires de services communautaires qui fournissent des services vitaux d’intervention précoce et de prévention. Ce qui n’est pas le cas. Les soutiens et services communautaires sont rares, cloisonnés et fractionnés dans l’ensemble de la province en raison de l’insuffisance des investissements gouvernementaux dans certaines de ces communautés. En conséquence, les agences de bien-être de l’enfance s’efforcent de faire bénéficier les enfants, les jeunes et les familles du soutien adéquat, au bon moment et au bon endroit.
Les agences de bien-être de l’enfance du Nord de l’Ontario et des régions rurales et éloignées de la province, ainsi que les enfants, les jeunes et les familles autochtones qu’elles aident, ressentent de manière aigüe l’impact de l’insuffisance des investissements et du financement du gouvernement. Les agences présentes dans ces régions, qui manquent déjà de ressources, sont confrontées à des difficultés encore plus grandes quand il s’agit d’aider les enfants, les jeunes et les familles à accéder à des soins de qualité, respectueux des traumatismes et adaptés à leur culture au sein de leur communauté. Ce qui est inacceptable. Les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ainsi que tous les enfants, les jeunes et les familles de l’Ontario, devraient pouvoir accéder aux soins de proximité, quel que soit leur lieu de résidence.
L’AOSAE n’a cessé de plaider auprès du gouvernement de l’Ontario pour le renforcement de l’infrastructure sociale dans les communautés de la province, en particulier celles du Nord de l’Ontario, ainsi que des régions rurales et éloignées de la province. Les agences de bien-être de l’enfance s’appuient sur un secteur des services humains et communautaires solide et doté de ressources suffisantes en vue de garantir que les enfants et les jeunes puissent rester dans leur communauté, en contact avec des êtres chers qui les aideront à maintenir des relations durables, essentielles à leur santé et à leur bien-être. Cela inclut les liens avec la famille, les proches et la culture.
Nous exhortons le gouvernement de l’Ontario à adopter une approche pangouvernementale et à travailler en véritable partenariat avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis, les organisations locales et les communautés afin d’identifier des solutions aux obstacles et lacunes systémiques de sorte que les enfants et les jeunes autochtones puissent grandir dans leurs communautés, entourés d’êtres chers et immergés dans leur culture. Il est essentiel d’adopter une approche interministérielle et de travailler à tous les niveaux du gouvernement, ainsi qu’avec les partenaires autochtones, pour aborder la question de la forte surreprésentation des enfants et des jeunes autochtones dans les structures de bien-être de l’enfance et pour obtenir des résultats améliorés et équitables.
En outre, les gouvernements de l’Ontario et du Canada doivent poursuivre leur soutien aux communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis dans l’exercice de leur droit inhérent et de leur compétence en matière de services à l’enfance et à la famille, conformément au Projet de loi C-92 : Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis.