En 2023, le programme Une Vision, Une Voix(UVUV) a lancé un Comité d’action jeunesse (CAJ) pour les jeunes âgés de 15 à 29 ans, qui se réunissent tous les trimestres pour informer, participer et contribuer au travail de l’UVUV.
Cette année, le Mois de l’histoire des Noirs a pour thème l’excellence noire: Un héritage à célébrer, un avenir à construire. Au début du mois, nous avons présenté certaines des principales réalisations du programme UVUV au cours de l’année écoulée, ainsi que certains des travaux passionnants à venir. Pour en savoir plus sur « l’avenir à construire », nous vous présentons l’une des coprésidentes du CAJ de l’ UVUV, Yemi (Christiana) Oladehinde. Joignez-vous à nous pour faire connaissance avec Yemi et savoir comment elle espère influencer le programme UVUV et la vie des enfants, des jeunes et des familles de race noire en Ontario.
Yemi, parlez-nous un peu de vous.
Je m’appelle Yemi (Christiana) et je m’efforce d’être un membre actif de ma communauté. J’ai étudié à l’Université de Toronto, où j’ai obtenu une licence en psychologie et en études visuelles. Au cours des cinq dernières années, j’ai eu l’occasion inestimable de travailler avec les secteurs public et privé en donnant la priorité aux jeunes et aux familles noires. Grâce à mon expérience vécue, j’ai toujours eu à cœur de donner aux jeunes Noirs et aux jeunes adultes un sentiment d’identité, d’appartenance et de communauté.
Je suis fermement convaincue que ma passion constante pour ce travail a un impact positif et permet de plaider en faveur des besoins des enfants, des jeunes et des familles noirs. J’encourage les approches préventives dans la mesure du possible. J’essaie toujours de créer des environnements qui encouragent des perspectives diverses et uniques, et je souhaite apprendre de nouvelles choses par le biais de l’expérience vécue et de la recherche.
Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre le Comité d’action jeunesse de l’ UVUV?
J’ai rejoint ce comité d’action jeunesse afin d’avoir un impact sur les jeunes, les enfants et les familles noires. Je suis consciente du racisme et de la discrimination anti-Noirs qui s’infiltrent dans le système pour les familles noires et des statistiques disproportionnées qui en découlent. Je voulais en savoir plus sur les expériences vécues par les personnes concernées – les individus et les histoires qui se cachent derrière les chiffres.
La participation à ce comité m’a donné l’occasion de contribuer à l’une ou l’autre des activités suivantes: recherche ou collecte de données, consultations communautaires, planification et développement d’événements et animation d’ateliers. En fin de compte, mon objectif est d’améliorer le bien-être mental des Canadiens noirs.
Ubuntu: Je suis parce que nous sommes.
Quelles sont les questions les plus importantes pour vous lorsqu’il s’agit de lutter contre le racisme anti-Noirs dans le domaine de la protection de l’enfance?
Les questions les plus importantes pour moi dans le cadre de la lutte contre le racisme anti-Noir dans le domaine de la protection de l’enfance consistent à créer des espaces de visibilité pour les histoires non racontées. Souvent, nous nous concentrons sur les objectifs de l’organisation ou sur les individus qui sont très éloignés des systèmes réels en jeu. Je pense que nous devons davantage fonder nos décisions sur le point de vue des personnes qu’elles sont censées servir. Lorsque nous discutons des défis qui affectent les jeunes, nous devrions donner aux jeunes une tribune pour parler des défis qu’ils rencontrent. Si cela implique du personnel supplémentaire, une formation en première ligne ou une planification des programmes, je pense que c’est une étape nécessaire. Comment assurer la sécurité des familles noires et réduire la stigmatisation ? Nous prenons le temps de connaître leur culture, leurs pratiques et leurs valeurs, nous éduquons et décolonisons nos mentalités, et nous créons des espaces culturellement informés pour établir des liens et discuter des questions qui ont un impact sur les familles.
Fondamentalement, pour lutter contre le racisme anti-Noirs dans le système de protection de l’enfance, nous devons investir dans l’humanisation de notre communauté et dans la compréhension mutuelle – il ne s’agit pas simplement d’un effort des Noirs, mais d’un effort humain.
Que signifie pour vous le Mois de l’histoire des Noirs?
Le Mois de l’histoire des Noirs est devenu une initiative performative pour de nombreuses personnes non noires et même pour certaines personnes noires. Je suis noire toute l’année, alors si vous voulez soutenir des personnes ou des organisations noires et parler de l’histoire des Canadiens noirs, cela devrait être intégré à l’élaboration de votre programme ou à votre campagne de marketing, et ce, tout au long de l’année. Lorsque des employés et des personnes de race noire souffrent d’épuisement professionnel et de détresse mentale en raison de la planification du Mois de l’histoire des Noirs, c’est que nous avons raté la cible. Le Mois de l’histoire des Noirs devrait être un mois de repos et de célébration pour les Canadiens noirs. L’histoire racontée devrait être édifiante et encourageante pour nos communautés, plutôt que de parler constamment des traumatismes et de l’oppression des peuples d’Afrique et des Caraïbes. L’asservissement se perpétue dans les esprits lorsqu’on nous le rappelle constamment. L’histoire devrait nous informer du pouvoir et de la force dont nous disposons pour créer un changement et un impact positif dans nos communautés. Tout cela pour dire que le mois de février est pour moi un mois où les événements axés sur les Noirs sont plus nombreux que les autres.
L’excellence noire: Un héritage à célébrer; un avenir à construire signifie que nous sommes notre propre avenir.