Les Échelles d’admissibilité sont un outil d’examen que les sociétés d’aide à l’enfance de l’Ontario et les agences de bien-être de l’enfance et de la famille autochtones utilisent afin de déterminer s’il y a lieu d’enquêter sur les cas de sévices réels ou potentiels subis par les enfants et les jeunes. Depuis leur création en 1995, les Échelles d’admissibilité visent à aider le personnel de protection de l’enfance à prendre des décisions cohérentes et précises quant à l’admissibilité d’un enfant, d’un jeune ou d’une famille à un service.
D’après une étude, les styles et les valeurs parentales eurocentriques ont été normalisés par des politiques et des pratiques qui ignorent l’impact de l’héritage du colonialisme ancré dans toutes les institutions canadiennes. En fin de compte, ces valeurs sont consolidées par le système du bien-être de l’enfance, y compris par des outils tels que les Échelles d’admissibilité. Les données qualitatives recueillies par le programme Une vision une voix (UVUV) dans le cadre de consultations et de discussions de groupes avec des professionnels de la protection du bien-être de l’enfance corroborent cette compréhension, impliquant directement les Échelles d’admissibilité dans les disparités et la surreprésentation des enfants et des jeunes noirs dans le système de protection du bien-être de l’enfance de l’Ontario.
Dans le cadre de la stratégie visant à remédier aux disparités raciales et à réparer les erreurs historiques commises au sein du système de bien-être de l’enfance de l’Ontario, l’Association ontarienne des sociétés d’aide à l’enfance (AOSAE), avec le soutien d’UVUV et en partenariat avec des intervenants clés du secteur et du gouvernement, s’est engagée à examiner et à mettre à jour les Échelles d’admissibilité en adoptant une optique axée sur l’équité. Ce travail comprenait des consultations communautaires et sectorielles, des recherches menées dans le cadre du Projet de cartographie des disparités d’UVUV, ainsi qu’une analyse et un examen approfondis par l’équipe de service de l’AOSAE, l’UVUV et des experts en la matière.
La version révisée des Échelles d’admissibilité reconnaît désormais, sans ambiguïté, la prévalence du racisme et de l’oppression systémiques dans le système du bien-être de l’enfance de l’Ontario et veille à ce que les considérations identitaires axées sur l’équité soient prises en compte dans le cadre du processus d’évaluation. Les changements prévoient également, dans le cadre de nos efforts de réconciliation, une mise à jour visant à soutenir la propriété des données et la souveraineté des communautés, bandes et nations des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ces changements renforceront la capacité du personnel chargé de la protection de l’enfance à prendre des décisions non seulement cohérentes et précises, mais aussi équitables, concernant les familles avec lesquelles il est en contact. En fin de compte, cela permettra d’obtenir des résultats plus équitables et de remédier à la surreprésentation des enfants, des jeunes et des familles historiquement marginalisés dans les services du bien-être de l’enfance. Il ne s’agit là que de la première étape de la révision de l’outil afin de mieux refléter les valeurs et les priorités de prestation de services du secteur du bien-être de l’enfance de l’Ontario.
« L’intégration d’une perspective d’équité dans les Échelles d’admissibilité constitue une avancée dans la voie à suivre. Le ciblage de l’équité est à la base de la transformation du système du bien-être de l’enfance à l’échelle du système. Cet outil a un effet direct sur la vie des enfants, des jeunes et des familles, c’est pourquoi ces changements auront une incidence. » -Keishia Facey, gestionnaire du programme Une vision une voix.
« L’équipe de service de l’AOSAE a été ravie de participer à ce projet. Il s’agit d’un exemple de collaboration authentique au sein de notre organisation et avec des partenaires majeurs.Ce projet démontre également la volonté d’évolution du secteur du bien-être de l’enfance et son engagement en faveur d’une pratique clinique équitable. Chaque changement progressif, aussi petit soit-il, peut modifier la pratique de manière significative. Cette nouvelle version de l’outil Échelles d’admissibilité en est la preuve. » -Michelle Gingrich, gestionnaire des services et du Réseau d’information pour la protection de l’enfance (RIPE) de l’AOSAE.
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