Jeudi 5 septembre, l’Ombudsman de l’Ontario, Paul Dubé (l’Ombudsman), a annoncé la tenue d’une enquête sur la pratique des sociétés de l’aide à l’enfance et des agences du bien-être de l’enfance et de la famille autochtones (agences du bien-être de l’enfance) d’utiliser des hôtels, des motels, des bureaux et des caravanes-roulottes comme solutions de placement hors du domicile des enfants et des jeunes. L’Ombudsman examinera également la manière dont le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires répond à cette situation.
Les agences du bien-être de l’enfance font partie du réseau de soins qui soutient la sécurité et le bien-être des enfants, des jeunes et des familles dans l’ensemble de la province. Les agences du bien-être de l’enfance mettent en priorité le maintien des enfants et des jeunes au sein de leurs familles et de leurs communautés. Dans 97 % des enquêtes, les enfants et les jeunes demeurent à leurs domiciles et leurs familles peuvent bénéficier de programmes de soutien axés sur l’intervention précoce et la prévention pour les aider à rester ensemble. Dans les cas où ce n’est pas possible, les agences du bien-être de l’enfance travaillent avec des proches ou d’autres personnes responsables, ainsi que des organisations et des prestataires de services, pour identifier des solutions de placement hors du domicile avec prise en charge.
Lorsque les agences ne sont pas en mesure de trouver un placement approprié, la pratique de placer des enfants et des jeunes dans des hôtels, des motels, des bureaux et des caravanes-roulottes constitue une option temporaire de dernier recours. Le manque de solutions adéquates de placement avec prise en charge constitue le résultat de lacunes et d’obstacles systémiques persistants à la fourniture de soins dans le secteur plus large des services aux enfants et aux jeunes. Lorsqu’une agence du bien-être de l’enfance est obligée d’utiliser ce type d’établissement, elle met en place une approche de réduction des préjudices afin de favoriser la santé et la sécurité de la jeune personne. Cette approche comprend le plus haut niveau de supervision et de soutien possible.
Les agences du bien-être de l’enfance de l’ensemble de la province sont confrontées à des défis considérables pour sécuriser des placements hors du domicile avec prise en charge et des options de soins à domicile pour les enfants et les jeunes. La pénurie de solutions de placement est grave.
Les proches et les personnes responsables se débattent avec le coût de la vie et la crise du logement en Ontario. Beaucoup d’entre elles n’ont pas la flexibilité financière ou l’espace physique pour accueillir une proche chez elles. Le nombre de foyers d’accueil en Ontario a diminué de 33,6 % depuis 2020. Il est particulièrement difficile de trouver des solutions sûres de prise en charge hors du domicile pour les enfants et les jeunes présentant des besoins complexes (p. ex. : en matière sociale, émotionnelle, développementale, de santé mentale et de dépendance, etc.).
L’accès à des soutiens et à des services de soins intensifs et hautement spécialisés, ainsi qu’à des soins à domicile, est insuffisant dans certaines régions de la province. Dans certaines communautés, il n’existe pas d’organisations communautaires pour fournir les soutiens et les services appropriés ou elles ne disposent pas de ressources suffisantes (p. ex. : en matière de financement, de personnel, etc.) pour prendre en charge des enfants ou des jeunes ayant des besoins complexes. Dans d’autres, les longues listes d’attente et des critères d’exclusion liés à l’admissibilité (p. ex. : les comportements à haut risque, les actes d’automutilation récents, un mauvais usage de substances psychoactives, des troubles graves ou complexes de la personnalité, etc.) rendent impossible l’accès aux soins en temps opportun.
Les lacunes et les obstacles systémiques aux soins de haute qualité et inclusifs, qui tiennent compte des traumatismes et qui affirment l’identité, sont profondément ressentis par les enfants et les jeunes des communautés autochtones, noires, racialisées et LGBT2SQ+, y compris par celles ayant des besoins complexes. Celles vivant dans des zones rurales et éloignées de la province, ainsi que dans le Nord de l’Ontario, font face à des défis uniques dans leurs parcours pour accéder en temps opportun aux bons services de prise en charge à proximité de leur lieu de résidence. Un trop grand nombre d’enfants et de jeunes, en particulier celles des communautés autochtones, sont obligées de quitter leurs proches et leurs communautés pour être placées dans des établissements loin de leur domicile.
Avec ses membres, l’AOSAE espère que cette enquête permettra de comprendre clairement les causes profondes de cette situation et de mettre en lumière des solutions qui peuvent être immédiatement mises en œuvre. Nous encourageons l’Ombudsman à envisager d’élargir le champ de son enquête au-delà du secteur du bien-être de l’enfance pour inclure d’autres systèmes qui œuvrent au service des enfants et des jeunes.
La responsabilité de remédier à l’accès insuffisant à des solutions appropriées de placement avec prise en charge en temps opportun incombe à tous les niveaux du gouvernement, aux ministères et aux partenaires provinciales, ainsi qu’aux organisations communautaires et aux prestataires du secteur des services aux enfants et aux jeunes.
L’AOSAE et ses membres sont toujours déterminées à travailler en partenariat avec toutes les parties prenantes pertinentes afin de soutenir l’Ombudsman dans cette enquête. Ensemble, nous pouvons combler les lacunes et collaborer en vue de trouver des solutions concrètes pour permettre aux enfants et aux jeunes d’avoir accès et de bénéficier de soins qui répondent véritablement à leurs besoins.